Le plus ancien édifice d'Éghezée, de style roman, bâti en fin du XIe siècle. Monument et site classés
Elle peut être visitée un peu avant l'office dominical (horaires) ou sur demande à .
Selon la légende, au retour d'un voyage en Grande Bretagne en compagnie de saint Sévère, saint Germain, évêque d'Auxerre (récit de sa vie), serait passé en 447 par le village qui porte aujourd'hui son nom. Il y installa une famille et indiqua l'endroit où devait être construite une première chapelle.
La construction de l'église actuelle remonte au moins au XIIe siècle, et vraisemblablement aux dernières décennies du XIe.
À la fin du XIIe siècle, elle ne comportait que quatre travéesespace entre les piliers sur piliers carrés qui délimitaient trois nefs, un choeur à chevetpartie située derrière l'autel plat, peut-être flanqué de deux absidioles, et une tour.
La tour carrée avait été érigée en tête de la nef centrale. Elle ne comportait aucune ouverture extérieure, seule une arcade à sa base permettait l'accès par la nef centrale. Sa base intérieure représentait un carré de 2,65 mètres de côté et son élévation atteignait 15,6 mètres. Les pierres de grès ferrugineux qui ont servi de matériaux proviendraient de la carrière du Biermont à Aische.
A l'entrée du choeur notamment la maçonnerie présentait des fragments de tuiles romaines, probablement abandonnés dans la carrière du Biermont.
Les nefs sont portées par des piliers carrés sans impostepierre en saillie.
De nombreuses restaurations eurent lieu au cours des siècles, et la dernière en 1902-1903. L'église fut allongée par démolition de la tour. La remplaçante a été mise latéralement pour ne pas empiéter sur le jardin du prebytère. Une statue de saint Hubert apparaît à la fenêtre du 2e étage.
L'église actuelle est composée d'une tour-porche au sud-sud-est, de 3 nefs de 6 travées, d'un choeur carré et d'une abside semi-circulaire.
Les 4 travées primitives sont les plus proches du choeur et de l'extérieur on peut le voir le changement de pierres aux murs gouttereauxmurs latéraux qui supportent les gouttières.
Les arcades sont en plein-cintreen forme de demi-cercle sur des pieds carrés sans imposte et sont surmontées d'étroites fenêtres en plein-cintre.
L'arc triomphalvoûte à l'entrée du choeur ouvre sur un petit choeur dont une abside semi-circulaire allonge depuis 1902-1903 le chevet plat primitif. Les bas-côtés et la partie orientale du choeur sont pourvus d'un décor de grandes arcades aveugles et ont été refaits dans le style roman du XXe siècle. Le plafond est en bois.
Les autels ont été adaptés en 1970 après le concile Vatican II. Les murs décorés ont été repeints en blanc cassé en 1978.
Les vitraux de 1902 (quelques exemples) en verre coloré représentent:
- dans le choeur, des scènes bibliques: Abraham et Isaac, l'Agneau immolé, Melchisedech
- au nord des scènes liées à la Vierge Marie: Annonciation, Nativité, Assomption, Notre-Dame du Mont Carmel, saint Dominique recevant le rosaire.
- au sud les miracles de saint Germain. Le deuxième à droite a trait à la fontaine
- dans le fond: le Christ en majesté entouré de Marie et Joseph
- rosace dans la tour avec Christ pantocrator"tout-puissant", sur un trône dans le ciel
- dans le baptistère, sainte Désirée, le baptême du Christ au Jourdain, saint Denis décapité
Le bâtiment offre une grande similitude avec l'église de Wierde qui est plus grande: les mesures principales sont dans des rapports analogues.
Il est permis de supposer qu'elles ont été bâties par la même loge de maçons namurois.
Bibliographie:
"Réflexion sur l'église romane de Saint-Germain en Namurois", Luc Francis Genicot, 1970
"Saint-Germain, l'église et les pratiques religieuses", Noël Hucorne, 1995